Pas de murs à nos frontières !
Avec la campagne Pas de murs à nos frontières !, le CAL met en débat l’indispensable évolution de nos politiques migratoires en allant à la rencontre des citoyens.
La mobilité des êtres humains est un phénomène multimillénaire. Quels que soient les lieux et les périodes que l’on observe, les mouvements de population ont constamment fait partie du comportement de l’humanité. L’histoire récente de notre civilisation le démontre à profusion. Ils existeront toujours et rien ne les arrêtera : ni les murs, ni les mers, ni les règlements, ni le recours à la force. De nos jours, la mobilité humaine s’est considérablement accélérée sous l’effet de la mondialisation. C’est un fait et il faut le regarder en face.
« La seule politique de mobilité respectueuse de nos valeurs et conforme à la réalité du monde tel qu’il est la liberté de circulation pour tous. »
Or, l’actuelle « crise des migrants » est riche d’enseignements. Elle révèle notamment que toutes les politiques de migration et d’asile qui prétendent maîtriser la mobilité des humains sont vouées à l’échec. En effet :
• elles nient la dignité des êtres humains qui cherchent à fuir des situations insupportables ;
• elles creusent des fossés entre pays d’émigration et pays d’immigration ;
• elles attisent les tensions et alimentent la méfiance et l’hostilité réciproques entre les peuples et les individus ;
• elles font le jeu des mafias qui s’enrichissent sans vergogne dans le trafic des êtres humains et le travail au noir ;
• elles sont hypocrites car elles se limitent souvent à de la rhétorique, des effets d’annonces, et quelques mesures spectaculaires mais limitées ;
• dans la pratique, elles en arrivent à tolérer la présence d’une majorité de clandestins tout en les rejetant dans les discours, à les précariser sans leur accorder de droits ; à les insécuriser inutilement sans leur donner une chance de trouver leur place ;
• elles sont contreproductives pour les finances publiques ;
• enfin, elles sont tout simplement déshonorantes pour tous.
Parce que le Mouvement laïque se veut lucide et réaliste face aux réalités actuelles, il invite à opter pour une politique qui accompagne, encadre et garantit des conditions dignes aux personnes plongées dans la réalité du phénomène migratoire.
Parce que le Mouvement laïque est attaché aux droits humains et aux valeurs de liberté, d’égalité et de solidarité, il soutient une politique de migration qui permette la mobilité de tous les êtres humains sans qu’ils puissent devenir victimes d’exploitation.
Or, la seule politique de mobilité respectueuse de nos valeurs et conforme à la réalité du monde tel qu’il est la liberté de circulation pour tous.
Pour être effective, cette liberté de circulation doit être encadrée et protégée par des garanties sérieuses. Il ne s’agit donc pas d’ouvrir du jour au lendemain toutes les frontières sans aucune condition, ni aucun contrôle. La liberté de circulation doit être assortie du principe d’égalité des droits, de traitement, de devoirs et de participation.
Pour le Mouvement laïque, la liberté de circulation pour tous est donc un objectif à atteindre par étapes progressives.
Celles-ci pourraient être, entre autres et par exemple, la suppression des centres fermés et des retours forcés ; l’instauration d’un droit de séjour automatique d’une certaine durée permettant au migrant d’avoir une chance de mettre en œuvre son projet de vie dans le pays d’arrivée, la suppression des visas (comme c’est déjà le cas pour les Européens au sein de l’Espace Schengen) permettant à chacun d’entrer sur un territoire pour y entamer des procédures de séjour, etc.
La mise en œuvre d’un tel objectif implique d’autres réformes : système social, organisation et droit du travail, fiscalité, commerce international… Il nécessite également une évolution des mentalités et demande beaucoup de pédagogie afin de ne pas créer des heurts, des tensions et des frustrations.
Mais les gouvernements et la société civile ont le devoir d’accompagner et de rendre compréhensibles et légitimes cette évolution dictée par l’intérêt général et le respect des principes fondamentaux sur lesquels est fondée notre société ouverte, démocratique, et soucieuse des droits de l’Homme.
Le chantier est ouvert. Le Mouvement laïque entend jouer son rôle d’association d’éducation permanente en mettant en débat cette indispensable évolution de nos politiques migratoires et en allant à la rencontre des citoyens pour en débattre.
Source : Laicite
Parole aux Roms !
Dans le sillage d’un projet de film documentaire sur la situation des Roms en France entamé en 2011, j’ai collecté la parole d’une série d’acteurs sociaux roms, hommes et femmes. Vous découvrirez ici des personnes qui ne cadrent pas avec le focus médiatique stigmatisant qui les enferme, eux ainsi que les Gens du Voyage. Une démarche entre justesse et justice car parler des Roms ou des Manouches demande d’abord de parler avec eux et, chaque fois que possible, faire trace, diffuser.
Malgré les difficultés qui émaillent leur trajectoire de vie et leurs projets, ils et elles appartiennent à une génération, encore discrète, de personnes engagées, de citoyens (européens) comme on n’en rencontre pas tous les jours. Parce qu’ils détricotent le nœud des préjugés et fracturent un silence, celui qui s’abat sur les Roms dès qu’il ne s’agit plus, de la part des médias, de pointer leur supposée marginalité.
INTERVIEW DE RAYMOND GUREME, Manouche et citoyen français ! - 2012 - 1e partie
Raymond Gurême, Manouche français, issu d'une famille et communauté d'artistes itinérants, témoigne de son expérience et sa vision de l'engagement. Lui qui s'est évadé 10 fois de camps et prisons, pour entrer dans la résistance durant la Guerre. Il prit progressivement la parole publiquement pour rendre compte des persécutions endurées, au cours de la Guerre, mais aussi ensuite (tracasseries et discriminations de la part des autorités) … Cette expérience et sa tenace résistance ils les a décrites dans son ouvrage … Il est interviewé ici en mars 2012 à la Maison du Livre de St-Gilles, par Olivier Bonny.
RENCONTRE AVEC BISER ALEKOV, ACTEUR SOCIAL, ROM BULGARE, BRUXELLOIS & EUROPEEN ! - I
Biser, travailleur social bruxellois et acteur de projets, nous présente son parcours de formation et professionnel, en Bulgarie et ailleurs en Europe. Il présente ses préoccupations à propos des Roms et des enjeux du vivre ensemble, pour ceux-ci, d'être citoyens, non discriminés, d'être respectés dans la ville hyper-multiculturelle qu'est Bruxelles ! Il appartient à une génération de Roms, ouverts, avec une forte conscience européenne, qui rencontrent les autres, font connaître leur peuple, créent du dialogue entre les communautés d'ici et d'ailleurs, belges ou étrangères. Enfin, il promeut et défend à Bruxelles, avec d'autres issus des Balkans, les droits des personnes LGBT. Biser, personne joviale et disponible, incarne ce que la multiculturalité bruxelloise propose de plus dynamique et d'actuel !
INTERVIEW DE RADOST ZAHARIEVA, FEMME ROM & CITOYENNE !
Interview de Radost Zaharieva (réalisée à Bruxelles en 2014), citoyenne européenne et femme rom de Bulgarie, engagée pour les droits du peuple rom. Elle vit en France où elle travaille. Première partie de cette interview où on peut découvrir un exemple (parmi beaucoup d'autres quasi jamais médiatisés !) de femme au dos de laquelle aucun des préjugés circulant sur ce peuple, ne peut être collé !
GENOCIDE DES ROMS A L'EST, INTERVIEW D'UN SURVIVANT - Commission Européenne 2017 - I
A l'occasion de la 1e présentation de l'exposition mobile dédiée au génocide des Roms en Europe de l'Est durant la 2e Guerre mondiale par les nazis et leurs collaborateurs, l'association "Dignité Roms" (Bruxelles) interviewait ce vieux monsieur rom venu de Roumanie, ayant survécu aux déportations vers les régions de l'Est du pays (la transnistrie ukrainienne). A cette époque, la Roumanie était sous les ordres d'un pouvoir fasciste dirigé par le général Antonescu. Cet événement avait lieu à la Commission européenne, le 27 janvier 2017. De telles déportations et tueries de masses eurent lieu un peu partout à l'Est alors que les nazis avançaient sur le front russe (Moldavie, Biélorussie, Ukraine, Roumanie, Russie) : les Einsatzgruppen ont exterminé plus d'un million de Juifs, Roms et opposants que les nazis s'étaient donnés pour but de détruire. La plupart du temps avec la collaboration des autorités locales (police, armée, milices). Ces crimes ont très peu été documentés et n'ont quasi jamais fait l'objet de recherches scientifiques, encore moins de la part des Etats où ces exécutions eurent lieu. D'où l'urgence de collecter (de façon rigoureuse) la parole de ces derniers témoins !
Francophonie : Anina Ciuciu, à 27 ans, une candidate "pour la dignité et la fierté"
Notre invitée, Anina Ciuciu, Française d’origine rom, née en Roumanie. Bientôt avocate, elle est candidate aux élections sénatoriales, pour être sénatrice de Seine Saint-Denis. Fière de sa communauté mais pas élue communautaire ? Elle nous raconte son combat sur le plateau du "64 minutes le monde en français" sur TV5 Monde.
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